LE BOMBINA MAXIMA EN PALUDARIUM

1996 : le début de l'aventure

Cela fait maintenant 10 ans que j'ai récupéré quelques œufs de Bombina Maxima auprès d'un copain, François. Celui-ci s'était procuré les reproducteurs à "Reptile's Word près de la Gare du Nord à Paris. De ces quelques œufs allaient naître des têtards dont trois arrivèrent à l'âge adulte. J'eu de la chance car il y avait un mâle et deux femelles.

La littérature est peu prolixe sur ce cousin chinois du bombina bombina de nos régions. Il est légèrement plus grand ( 7.5 cm au lieu de 5). On sait peu de choses sur son biotope naturel et sur sa répartition. J'avais également peu d'informations à l'époque sur son mode de vie et sur les conditions à remplir pour un maintien optimum.

1999 : le fiasco des premières pontes

En 1999, devant le peu d'empressement de mes pensionnaires à se reproduire, je décide de les mettre dans des conditions plus proches de la nature. A cette fin j'aménage dans le jardin une fosse de 4 m2 avec un mini bassin. Les pontes ne tardent pas et je récupère les œufs au fur et à mesure, de peur qu'ils ne soient avalés par les parents. Si l'élevage des têtards ne pose pas de problème, la suite s'avère un vrai fiasco. La difficulté de trouver régulièrement de la nourriture appropriée pour les minuscules bombinas après la métamorphose, les escapades et les morts par "collage" sur les parois du paludarium font que j'obtiens 100% de perte. Le fiasco!

2000 : les premiers résultats

L'année suivante, je décide de procéder autrement. Après les pontes, je transfère les adultes dans une autre fosse et je laisse les éclosions se produire naturellement. Les naissances sont nombreuses. Pour multiplier les chances, je prélève quelques mini crapauds et les installe dans un grand terrarium avec peu d'eau. Grâce à une nouvelle approche du nourrissage (voir les autres articles) j'obtiens un bon développement. Parallèlement, les bombinas restés dehors grandissent également, mais moins rapidement.

Je décide alors de pousser plus loin cette expérience naturelle et laisse les petits à l'extérieur tout l'hiver. Quelques aménagements (feuilles mortes) leur permettent de passer l'hiver parisien et au printemps suivant (2000) je les découvre en pleine forme. Cependant, quelle différence de développement par rapport à ceux restés en intérieur et qui ont atteint une taille 2 à 3 fois plus grande.

Depuis lors, les deux méthodes ont fait leurs preuves année après année. Les parents d'origine sont toujours vivants, ce qui dénote une bonne longévité. Voilà pour les généralités. Bien sûr, je vais détailler les deux méthodes pour ceux qui souhaiteraient se lancer dans l'élevage de ce charmant petit crapaud qui devient très familier avec son protecteur et dont le chant amoureux "hou, hou…" n'a rien à envier au "sonneur" de nos régions, qui rappelons-le est une espèce protégée et interdite de capture, transport et maintien.

Le maintien des adultes en intérieur .

Le bombina maxima n'a pas besoin de chaleur. Mes adultes sont dans un terrarium de 90x60 cm de surface, installé en pente et ou l'eau atteint au maximum 2 cm . dans la partie la plus creuse. Comme vous pouvez le voir sur la photo, quelques plantes et fougères arrivent à prospérer dans ce milieu ou les adultes passent la mauvaise saison. Dans le local situé sous la terrasse, la température ne descend jamais au-dessous de 5°. A la belle saison, je transfère les pensionnaires dans une des fosses du jardin, ce qui favorise la ponte et me permet de souffler question nourriture.

Le bombina maxima n'accepte que de la nourriture vivante. Son mets favori est le verre de terre mais il affectionne également les vers de farine, vers de vase, fourmis ailées, mouches et leurs larves. J'achète des larves de "fifies" dans les rayons "appâts" des marchands d'article de pêche et je laisse la boîte ouverte, dans le paludarium, mais hors d'atteinte des goinfres. Les mouches qui se transforment tombent d'elles mêmes et sont avalées immédiatement.

Gallipato 12 mars 2006