LE BOMBINA MAXIMA : Élevage en extérieur

Avertissement aux amateurs de pelouses anglaises

L'élevage des jeunes en intérieur n'est pas sans poser de sérieux problèmes relatés dans l'article " BOMBINA MAXIMA : le début de l'aventure ". Bien qu'on puisse réussir dans de telles conditions, et même avoir des résultats supérieurs à ceux obtenus dans des conditions semi naturelles, le résultat est à la mesure de l'attention soutenue, de la place disponible et des moyens engagés. C'est en partant de ce constat que j'ai été amené à essayer une méthode de semi captivité en extérieur, qui exige d'avoir un jardin et quelque goût pour la bricole. Conjointement, la complicité de sa compagne (ou de son compagnon) est un paramètre qu'il convient d'intégrer, comme dans toute passion débordant largement sur un mode de vie reconnu et aseptisé. Moyennant quoi, les étourdis et paresseux comme moi pourront partir en vacances l'âme en paix, sachant que leurs petits préférés ne mourront pas faute de soins et de nourriture. Voilà pour la philosophie, passons aux choses sérieuses.

Construction de la fosse

Une bonne dose d'huile de coude et quelques parpaings suffisent. Votre réalisation peut calquer mon modèle, mais ce n'est pas une nécessité. Il est bon de prévoir au moins une deuxième fosse pour les transferts après les pontes. Personnellement j'en ai construit trois, côte à côte, de 2x2 mètres. En partie haute un débord (tasseau ou cornière) évitant les fugues. Dans un coin, un petit bassin occupe, margelles comprises, le 1/4 de la surface. Une profondeur de 25 cm suffit amplement. Il a été réalisé à base de parpaings et bâche pour bassins.

Lors de la construction, un morceau de PVC haute densité rigide de 5 cm d'épaisseur fait office de coffrage interne.Pour éviter un déplacement intempestif au moment du coulage de ciment, on le lestera avec un parpaing posé à plat. Enfin, il sera cassé au moment du démoulage. La bâche est maintenue par le ciment coulé en phase finale. Un arrondi des angles sera effectué pour l'esthétique à l'aide du petit outil plastique qui va bien et dont je ne connais pas le nom. Il ne reste plus qu'à installer les abris divers (tuiles faîtières, PVC) ainsi que les panneaux grillagés de couverture destinés à éviter les intrusions de prédateurs éventuels (chats, pies, grenouilles vertes, hérissons et autre.

Notez que vous avez les croquis et explications nécessaires sur la version pdf du présent article et que cela peut grandement vous aider.La phase construction accomplie, je vous suggère d'aller fêter votre réalisation autour d'un bon verre, si toutefois vous n'avez pas à prendre la route et si vos convictions religieuses ne s'y opposent pas.

Installation des pensionnaires

Au printemps, les bombinas adultes sont installés dans la fosse qu'on aura pris soin d'équiper de quelques gadgets d'agrément (plantes, tuiles faîtières…) selon l'imagination de chacun. Une protection à base de panneaux grillagés (mailles de 1 cm ) laissera passer les petites proies vivantes mais empêchera un éventuel prédateur d'aller se repaître de délicieux petits bombinas, dont la protection naturelle (toxicité) ne semble pas une protection absolue. Comme il me semble l'avoir déjà dit, pour ceux qui ne veulent pas rentrer leurs bombinas maxima à la mauvaise saison, ceux-ci supportent très bien nos hivers parisiens pourvu que l'on prenne quelques précautions. On installera à cet effet quelques protections anti-pluie (tuiles faîtières) recouvertes de 20 cm de feuilles mortes. Un voile de forçage peut s'avérer utile, au dessus des panneaux grillagés, si l'hiver est très rigoureux.

Soins et Nourriture

Pour parfaire la nourriture naturelle, j'achète les habituels asticots dont je laisse la boîte ouverte, sous une tuile faîtière. Les mouches qui s'en échappent, légèrement gâteuses, sont guettées avec avidité. Quand je trouve des vers de terre (surtout pas les rouges de fumier), je les jette dans la fosse où, en général, ils ne font pas de vieux os. Enfin, quand il fait chaud et sec, en été, un petit arrosage journalier est souhaitable. N'oublions pas que nos petits amis viennent de zones humides. Par ailleurs cela favorise le peuplement en petits insectes, nourriture potentielle des bombinas.

Reproduction

Dans ces conditions d'élevage, la reproduction est assurée. Les œufs peuvent être récoltés au fur et à mesure des pontes qui ont lieu dans les herbes flottant en surface des bassins. Ils sont transférés, avec précaution, dans la fosse d'éclosion où, à l'inverse, on transfère plutôt les adultes, ce qui n'est pas évident, en raison des pontes à répétition, les inconvénients qu'on imagine. Chacun adaptera la méthode, en fonction de sa dextérité et du nombre de bassins à sa disposition.

Nourrissage des têtards et des jeunes

Jetez dans le bassin, de temps à autre quelques croquettes de n'importe quoi. J'utilise des croquettes pour tortues terrestres, parce que j'en ai sous la main. Les têtards en raffolent. N'oublions pas que les têtards d'anoure ont en général un régime de genre omnivore et sont donc très faciles à élever.

Pour les jeunes métamorphosés, j'achète quelques drosophiles en jardinerie, incapables de voler, dont j'installe la boîte ouverte au fond de la fosse et à l'abri de la pluie (tuile). J'alimente tout çà avec des tomates pourries et épluchures de fruits que je dépose à côté de la boîte. Je renouvelle l'opération tous les 15 jours (j'ai honte, mais des fois je laisse passer un mois).

Conclusion

Sans être la méthode la plus efficace pour conduire un élevage de bombinas, la méthode semi naturelle présente l'avantage d'être à la fois la plus sûre et la moins contraignante. Il est probable qu'un enclos sensiblement plus grand, permettrait de se passer à 100% de nourriture contrôlée. Je n'ai pas franchi ce cap, mais je pense à une espèce de volière adossée à une serre qui permettrait d'envisager cette éventualité. Le caractère sociable et débonnaire du bombina maxima semble se prêter particulièrement bien à un tel élevage.

Gallipato 14 mars 2006