PRÉSENTATION DES TORTUES MÉDITERRANÉENNES

Comment les reconnaître ?

Quand on commence à avoir une réputation (largement imméritée en ce qui me concerne) de spécialiste des tortues, on est souvent confronté à la question " j'ai une tortue dans mon jardin, je ne sais pas si c'est un mâle, ni même de quelle espèces il s'agit ". La description qui suit permet rarement de se faire une idée. On va essayer d'y voir un peu plus clair, quelques photos à l'appui.

Je ne traiterai que les 3 espèces qui sont les plus répandues, testudo hermanni, testudo graeca et testudo marginata , et que par chance j'ai côtoyé le plus. D'ailleurs, quelqu'un a dit, on ne parle bien que de ce qu'on connaît. Alors…

LA TORTUE D'HERMANN

Si quelqu'un n'a jamais entendu parler de "notre" tortue terrestre qu'il se lève et parte honteusement. Testudo hermani hermani aurait disparu du sud de la France sans les lâchers dérisoires et pathétiques réalisés à grands renforts médiatiques.

Donc, la perfusion fonctionne depuis des années pour maintenir une population décimée régulièrement par les incendies, le ramassage et les voitures. Votre tortue vivra certainement plus longtemps dans votre jardin de banlieue que dans le massif des Maures.

Vous reconnaîtrez aisément une tortue d' hermann à sa coloration jaune/ocre et noir. Sur la photo (fichier PDF), il s'agit de sa cousine testudo hermanni boetgeri originaire d'Italie, Yougoslavie et Grèce. Cette sous-espèce est légèrement plus grande que la française et peut atteindre 2 kg pour les femelles et 1.6 kg pour les mâles (contre 1.6 et 1.2). Elle est moins bombée et peut être différenciée assez facilement, s'il n'y a pas eu d'hybridation, laquelle est courante en captivité.

Enfin, venons-en à la différenciation des sexes. Le plastron de la femelle est plat alors que celui du mâle est creux pour faciliter la copulation. Par ailleurs on remarquera la différence de taille de la queue ainsi que la différence du dessin des écailles à l'arrière du plastron.

LA TORTUE GRECQUE

Comme son nom ne le laisse pas deviner, la tortue grecque est originaire d'Afrique du Nord. La sous –espèce graeca ibéra se rencontre au moyen orient, Turquie et Grèce. De la première je dirai simplement qu'elle est très fragile et sujette à de graves rhinites et que sa survie sous nos climats demande beaucoup de soins et un savoir-faire hors de portée de l'amateur débutant. N'en ramenez pas de vos vacances en Tunisie, d'une part c'est interdit et d'autre part vous condamneriez à mort votre acquisition. Je passe sur l'entretien d'un trafic honteux alors qu'il est très simple de récupérer des oeufs chez un amateur, à partir d'exemplaires nés en France' et de les faire incuber. Bien sûr cela demande de la patience, mais quelle récompense au moment de l'éclosion !

Je ne vais pas vous faire un exposé sur la couleur, la différence de coloration, par rapport à notre tortue nationale, sautant aux yeux. Il s'agit d'une ibéra, heureuse survivante d'une époque ahurissante où ses congénères étaient vendues en vrac dans les poissonneries (rue Montorgueil à Paris). la femelle que vous avez sous les yeux pèse 2.5 kg . le mâle, presqu'aussi vieux, est légèrement plus petit ( 1.8 kg ). Comme vous pouvez le voir, la carapace est très bombée.

La différentiation des sexes est plus difficile. Le caractère le plus évident est le plastron, creux chez le mâle et plat chez la femelle)

LA TORTUE MARGINÉE

La marginata est la plus grande des tortues méditerranéennes. Le mâle peut atteindre 4 kg et la femelle 3. Dans cette espèce, c'est donc le mâle qui est plus gros. On reconnaît facilement l'espèce à la forme allongée de la carapace. La couleur est sesiblement la même que pour l'espèce précédente.

La différenciation des sexes est rendue plus facile, car indépendamment du plastron creusé, le mâle a la partie arrière de la carapace évasée, en forme d'éventail.

CONCLUSION

J'espère que ces quelques photos (fichier PDF) vous aideront à reconnaître plus facilement vos pensionnaires. Si, comme moi, vous les avez depuis de longues années, nul doute qu'ils fassent partie de l'une de ces trois espèces.

Gallipato – 16 mars 2006